Donner à entendre un texte sacré hors de son cadre liturgique n’enlève rien à son pouvoir religieux ; néanmoins, tout comme une citation incomplète ne délivre qu’une partie de son sens, le texte du « Saint Sacrement » trouve son entière mesure lorsqu’il est suivi du Magnificat dont il est l’antienne aux vêpres de la Fête Dieu.
En disposant différentes versions de la même Parole tout au long du programme, c’est autant la diversité de style des compositeurs que la variété d’angles de lecture et d’interprétation du Sacrum convivium qui est donnée à écouter : si Tallis et Byrd traduisent la richesse du Banquet divin par la multiplication des motifs en imitation, Messiaen et Busto puisent dans des harmonies plus modernes et plus larges l’expression de la générosité du don du Corps du Christ.
O sacrum convivium in quo Christus sumitur !
O banquet sacré dans lequel on reçoit le Christ !
Recolitur memoria passionis ejus ; mens impletur gratia
On rappelle la mémoire de Sa Passion ; l’âme se rassasie de grâce
et futurae gloriae nobis pignus datur, Alleluia !
et de la gloire future un gage nous est donné, Alléluia !