L’Espagne populaire, sous le regard de Federico García Lorca.
Federico Garcia Lorca est né en 1898 ; devenu célèbre dès 1927 avec la publication du Romancero gitano et de ses pièces de théâtre, il est connu du public comme poète et comme écrivain, beaucoup moins comme compositeur ; c’est pourtant lui qui harmonise les Canciones populares, tout comme le feront également Manuel de Falla, Albeniz, Granados et bien d’autres encore. Très attaché à sa terre espagnole et à l’identité de ses habitants, il exprime les contrastes de l’âme espagnole tant dans sa poésie que dans les arrangements qu’il a réalisé de la musique populaire andalouse.
Dans ce programme, ce souvenir est ravivé par « Punal ». En valorisant ainsi ce répertoire, Federico García Lorca a ouvert une voie très suivie par la génération suivante des compositeurs espagnols : dans le répertoire de musique chorale, les arrangements de ce type sont pléthores. Les « Canciones » de Lorca, pour chant et guitare, peuvent s’écouter comme on regarderait une galerie de portraits ; à la manière d’un peintre, l’artiste croque les portraits de personnages attachants et directement liés à l’histoire de l’Espagne : les « Tres morillas » (les trois Maures), ou les quatre muletiers « De los quatro muleros » en sont des exemples saisissants. L’avidité de gloire du « Café de Chinitas », ou la fraîcheur de « Las tres hojas » ajoutent encore à ce « catalogue » charmant clos avec l’intimité de la « Nana » (berceuse).
C’est encore l’œil du « Lorca poète » qui séduit dans la « Baladilla de los tres rios ». De « Crotalo » (cymbalettes) à « Baile » (danse), la poésie du « Romancero gitano », Mario Castelnuovo-Tedesco habite cette Espagne d’autrefois en mariant voix d’hommes et de femmes, voix de chair et de sang en duel ou danse avec les épées (les cordes) de l’instrument emblématique gitan.
Sous les doigts de Mariano Martin, la guitare flamenca fait chanter l’Andalousie de la danse sur fond de bulerias.
Mariano Martín
Mariano Martín commence la guitare avec son père qui l’initie aux rythmes traditionnels. Après des études musicales et deux premiers prix au Conservatoire National de Région de Strasbourg, il s’oriente définitivement vers la guitare flamenca.
En 1992, il obtient la consécration du monde flamenco, avec le Premier Prix « Bordon Minero » de Guitare Flamenca dans l’un des festivals flamenco les plus renommés d’Espagne : Festival Nacional del Cante de las minas de La Union (Murcia).
Mariano Martín compose les pièces de son répertoire et, à partir de 1995, il est sollicité pour faire la musique de plusieurs pièces de théâtre flamenco. C’est ainsi qu’il va créer, au Theaterhaus de Stuttgart La Petenera (1997), Don Juan (2000), Machismo (2003), œuvre dans laquelle sont intégrés les Neuevocalsolists de Stuttgart. Saluées par la presse, ces œuvres seront jouées dans de nombreux festivals en Europe.
Mariano Martín a joué ses œuvres dans des lieux de prestige tels que la Philarmonie de Berlin, l’Opéra de Stuttgart, la Herculessaal de Munich, ainsi que dans les festivals de guitare comme Ligita (Liechtenstein), Kastav (Croatie), Open Strings d’Osnabrück, Darmstatd, au festival flamenco de Dusseldorf et Hamburg.
Il collabore avec les artistes flamencos tels que Curro Fernandez, Jose Parrondo, Jose Angel Carmona, Gerardo Nuñez, Rafael del Carmen, El mistela, Ismael Fernandez, El Quisco de Alcala.
Professeur au Conservatoire National de Région de Strasbourg et à l’école de musique de Schiltigheim, il est régulièrement invité à donner des master-class dans plusieurs villes européennes.