Entre concert et spectacle, « Noël, une histoire, des légendes » s’attache aux portraits de personnages emblématiques de ce temps particulier à travers deux grandes œuvres musicales : Le miracle de Saint-Nicolas, de Guy Ropartz, et l’Oratorio de Noël, de Camille Saint-Saëns. En tableaux variés rendus vivants par la musique, les deux œuvres racontent l’histoire de la naissance de Jésus et l’une des légendes de Saint-Nicolas. Une mise en espace particulière, comprenant jeux d’ombres et de lumières, suggérant situations et personnages, signe l’interprétation originale de ce programme qui résonne avec d’autres expressions artistiques que la musique seule.
Le public est lui-même au centre du dispositif, les narrateurs multiples (les chanteurs) les entourant de leur voix. Sur scène et en tribune, l’orchestre à cordes, la harpe et l’orgue ajoutent à la magie de l‘action. Au cœur de la légende de Saint Nicolas, les enfants chanteurs complètent cette formation variée avec fraîcheur.
Moment de partage musical privilégié au cœur du quartier le jour de la Saint-Nicolas : le chœur d’enfants qui participe au projet invite petits et grands, famille et copains d’école à écouter cette histoire d’une grande qualité musicale, presque au pas de leurs maisons.
Les œuvres
L’Oratorio de Noël, opus 12, de Camille Saint-Saëns (1835—1921) a été composé en 1858, alors que le compositeur n’avait que 23 ans. Des rumeurs racontent que Debussy en aurait fredonné le thème lors du retour d’une partie de pêche.
La partition originale est pour chœur, cinq solistes, quartet à cordes, harpe et orgue : c’est cette version qui a été donnée par la Cho-U pour les festivités de Noël 2011.
L’œuvre s’ouvre sur un prélude sous-titré « Dans le style de Sébastien Bach », qui est une introduction à l’histoire de Noël : images champêtres des bergers rassemblant leur troupeau dans les champs, description de personnages accourant à l’annonce de la Bonne Nouvelle, chorales d’anges en chants de gloire. En Final grandiose pour rassembler dans un moment de louange universelle, des chants populaires appellent toutes les voix à s’unir dans le chant.
Guy Ropartz (1864—1955) est attachant à plus d’un titre : élève de Massenet, organiste dans la classe de César Franck, il est amené à diriger le conservatoire de Strasbourg de 1919 à 1929 ainsi que l’orchestre philharmonique, jusqu’à sa retraite. Le miracle de Saint-Nicolas sur un livret de René d’Avril, est une légende en deux parties et 16 tableaux, écrite en 1905. La partie de récitant est normalement chantée par un baryton et constitue la majeure partie de l’œuvre. Elle est ici redistribuée à l’ensemble des voix du chœur pour animer l’histoire d’un point de vue scénique mais aussi musical par le jeu des dispositions sonores.
Les participants
Les 45 choristes de la Chorale des Universités de Strasbourg seront accompagnés par un orchestre de chambre à cordes, en partie étudiant, ainsi qu’une harpe et un orgue. Le miracle de Saint-Nicolas comporte également un chœur d’enfants issu ici de l’école de musique de Saint-Thomas. Enthousiastes à l’idée de ce concert qui introduit une dimension scénique, ces jeunes ont entre 8 et 12 ans. Ce sera pour beaucoup d’entre eux leur première expérience avec orchestre.
Pour affirmer l’ancrage dans le quartier et afin que cette Fête de la Saint-Nicolas soit un moment privilégié de partage pour les participants comme pour le jeune public, très attendu sur cette manifestation, la prestation a eu lieu à l’église du Bouclier, le mardi 6 décembre 2011.
Un second concert a également été donné à Saint-Vincent de Paul, le dimanche 11 décembre 2011, avec les mêmes participants.